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Smart City, un concept Révolu ?

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Alice LavayssièreFin septembre 2020, le Meet up "Smart city, un concept révolu", organisé par la start-up bordelaise QUCIT, spécialiste de la modélisation des comportements grâce à l’intelligence artificielle, réunissait des experts de la smart city. Alice Lavayssière, chef de projet à la Direction Villes & Territoires Intelligents chez nous, y a participé et revient pour nous sur les idées clés.

Smart city : pourquoi certains pensent que c’est un concept "révolu" ? 

La réflexion générale sur les smart cities va désormais au-delà d’une vision purement technique et technologique de la ville. C’est ce que traduit en partie l’interruption du projet de ville intelligente chez nos amis canadiens à Toronto, projet porté par Sidewalk Labs (filiale d’Alphabet, maison mère de Google)  

Il y a en effet peut-être une autre manière d’appréhender la ville intelligente qui corresponde davantage à la réalité de nos territoires, aux préoccupations des habitants, et à ce qu'on vit en France (et même dans toute l’Europe).

La crise de la Covid-19 a-t-elle remis en question le concept “smart city” ?

Covid 19 et  VillesNon je ne crois pas. Les enjeux environnementaux, avec l’impact de notre activité et des villes sur les ressources, et le souhait d’un cadre de vie durable et désirable, sont toujours d’actualité et la smart city peut y apporter des réponses. En revanche, la Covid-19 interroge la manière dont les villes et les espaces dans lesquels nous vivons et évoluons, sont aménagés. Ces interrogations sont, à mon sens, étroitement liées à la réflexion de ce qu’est un territoire intelligent, et à la façon d’optimiser et d’améliorer les services urbains au bénéfice des usagers. Rappelons que les usagers d’un territoire sont en premier lieu les citoyens et que les élus et les agents des services techniques des collectivités sont les garants des services dont ils bénéficient  

"La Covid-19 interroge la manière dont les villes et les espaces dans lesquels nous vivons et évoluons sont aménagés"

Quelle est votre vision par rapport à cette situation ? 

Nous pensons que certaines solutions que nous proposons peuvent être de véritables outils au service des collectivités territoriales pour répondre à ces enjeux sanitaires et environnementaux. 

Par exemple, de manière très concrète, pour le projet “OnDijon” (projet de territoire connecté de Dijon Métropole), la mise en place d’un poste de pilotage connecté et centralisé, véritable cerveau de la ville intelligente et résiliente, permet de connecter et de contrôler à distance et en temps réel, en un seul point, l’ensemble des fonctions urbaines de la métropole. Face à la crise actuelle, Dijon Métropole a ainsi pu rapidement adapter sa gestion de l’espace urbain. La communication a notamment été facilitée entre les différents services de la ville et entre les services et les élus. Communiquer avec les habitants de Dijon Métropole est également une préoccupation de chaque instant. 

“Certaines solutions que nous proposons peuvent être de véritables outils au service des collectivités territoriales pour répondre à ces enjeux sanitaires et environnementaux."

Existe-t-il un modèle type de territoire connecté ?  

Chaque collectivité a une problématique ou des points de douleurs. Nous nous adaptons à chacune d’entre elles pour bâtir un projet sur-mesure de territoire connecté. Nous sommes alors bien loin d’un projet techno-centré. 

Ainsi, chaque collectivité choisit par quel enjeu elle souhaite aborder son projet de territoire connecté. Par exemple l’environnement, la mobilité, la sécurité, ou bien encore l’énergie. On peut alors les accompagner, pas à pas, en commençant par exemple par le pilotage de l’éclairage public (grâce à la télégestion de notre solution Citybox). 

Smart city, territoires intelligents, territoires connectés… Quelle appellation serait la mieux adaptée ? 

Ville connectée On n’a pas encore trouvé le nom idéal. Je dirais que c’est un territoire durable et connecté pour le bien des usagers.  

A mon sens, la smart city est un concept auquel les gens associent beaucoup de choses différentes. D’ailleurs, chacun a sa propre définition de ce qu’est un territoire intelligent. 

Chez nous, nous parlons plus de territoires connectés que de smart city. Connectés pour répondre aux besoins et aux spécificités de ce territoire. Connectés par le lien que nous devons établir avec les gens qui y vivent, la manière dont ils vivent, et dont ils souhaiteraient que leurs territoires évoluent. 

Comment définir la bonne vision pour un territoire intelligent ?

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise vision. Il y a une vision portée par un territoire. Il n’est pas possible de calquer une vision unique sur un territoire ou sur un autre. Elle se définit avec les différentes parties prenantes : les citoyens, les élus, les services techniques, avec les acteurs de ce territoire. Et cette vision peut être portée à toute échelle territoriale que ce soit pour une ville médiane, une métropole, un département, une région, ….  

“Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise vision. Il y a une vision portée par un territoire.” 

Problématiques environnementales, réduction de l’activité humaine sur les ressources de la planète, etc... Comment faire et comment le numérique peut être un moyen d’y arriver ? 

Le numérique transforme nos manières de concevoir, de faire et nous donne les moyens d’appréhender les enjeux auxquels nous faisons face. Les données auxquelles on accède offrent un vrai potentiel, en tant qu’outil d'aide à la décision notamment. Soit en temps réel pour interagir avec les équipements sur le territoire, soit par analyse à froid. Mais je crois qu’il faut garder en tête la nécessité d’une démarche de sobriété numérique, et du choix de la bonne technologie pour le bon usage.